octobre
13
2017
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L’état porte atteinte à la démocratie de proximité

Il y a plus de trente ans, la décentralisation qui se mettait en place venait rapprocher les citoyens des pouvoirs de décision. C’est ainsi que de nouvelles pratiques, plus démocratiques, s’instauraient, saluées par tous.
Aujourd’hui, c’est un mouvement inverse que l’on peut craindre. Une volonté centralisatrice se fait sentir et suscite des inquiétudes légitimes.

L’État organise méthodiquement la baisse des moyens financiers des collectivités et transfère des compétences à d’autres échelons. Il veut aussi réduire le rôle des élus à des fonctions subalternes.
L’autonomie communale est atteinte, comme la libre administration des collectivités pourtant garantie par la Constitution. Une nouvelle tutelle se dessine qui rappelle furieusement l’ancien système où l’État décidait de tout : le monde d’avant !

Souvenons-nous que ce sont les préfets, au nom de l’État, qui signaient à l’époque tous les permis de construire.

Personne n’a oublié les grandes cités anonymes bâties à la hâte qui sont la cause des nombreux maux dans les banlieues.

Cette vision était seulement technocratique, mais elle a dessiné pour longtemps le paysage urbain de notre pays.

Ce sont les mêmes qui prétendent aujourd’hui, depuis leurs bureaux parisiens, gérer le quotidien des villes, simple réalité immatérielle pour eux. Comment en sommes-nous arrivés là ? Depuis trop longtemps l’État, impécunieux, incapable de se réformer lui-même a, de faiblesse en promesses non tenues, laissé filer les déficits, la dette, pour subir, faute du courage nécessaire, le chômage de masse et la crise sociale que notre pays connaît aujourd’hui.

Terrible constat qui conduit ceux qui décident à imposer une purge dans les collectivités et s’affranchissent des économies pourtant indispensables : le gouvernement demande 13 milliards aux collectivités locales – après les 11 milliards du quinquennat précédent – et « dans le même temps », selon la formule consacrée, augmente le budget de l’État pour 2018. La France est en situation financière insupportable. L’État impose aux collectivités des sacrifices au lieu de se les appliquer, en premier lieu, à lui-même.

C’est le retour en arrière d’un État tout puissant qui n’a plus les moyens d’assurer ses prérogatives et qui, pour terminer les fins de mois, puise dans la poche des collectivités tout en dénonçant les élus locaux à la vindicte populaire.

Il y a beaucoup d’interrogations sur le énième projet de réforme des institutions. Face à ces défis nouveaux, nous avons heureusement toujours veillé à une gestion prudente de nos finances communales pour accompagner les mutations nécessaires et équilibrées de notre ville. C’est bien le mandat donné par les Thiaisiens qui organise la vie de notre collectivité et non les technocrates qui n’ont pas l’onction du suffrage universel.

Le mal français est là, dans une société fragmentée, inquiète, qui ne voit pas les changements pourtant nécessaires se dessiner, en l’absence d’un consensus national.