avril
1
2011
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DÉFENDRE L’HÔPITAL

Comme je l’ai déjà dit il y a plusieurs jours, le projet de fermeture du service de chirugie cardiaque du CHU Henri Mondor envisagé par l’Agence Régionale de Santé est inacceptable.

Avec neuf autres parlementaires du Val-de-Marne, j’ai co-signé hier une lettre que nous avons adressée au Premier Ministre pour faire appel à son autorité afin d’annuler cette décision qui soulève dans la population une émotion considérable et un profond sentiment d’injustice. Vous trouverez la reporduction du texte ci-dessous.

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Monsieur le Premier ministre,

Nous souhaitons vous faire part de notre vive opposition quant au projet de fermeture du service de chirurgie cardiaque du CHU Henri Mondor, tel que l’envisage l’Agence Régionale de Santé.

La réunion qui s’est tenue le 14 mars dernier sur ce sujet entre les parlementaires du Val-de-Marne, le Président du Conseil Général du Val-de-Marne, M. Claude EVIN, directeur de l’Agence Régionale de Santé, et Mme FAUGERE, directrice générale de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, a conduit à une impasse car ces derniers nous ont confirmé leur intention de procéder à la fermeture du service d’ici le mois de juin.

Cette décision est pour nous inacceptable.

Nous avons certes bien noté que l’APHP dans le cadre du schéma régional d’organisation sanitaire devait réduire de quatre à trois le nombre de sites de chirurgie cardiaque. Mais nous n’acceptons pas que son choix se porte sur le service de chirurgie cardiaque d’Henri Mondor.

L’argument invoqué pour justifier sa fermeture, selon lequel ce service est celui qui a la plus faible activité, est fallacieux. Chacun sait que la baisse d’activité entre 2008 et 2010 est uniquement liée à l’attitude de l’ancien chef de service, qui a quasiment abandonné au fil du temps toute activité dans ce service, plombant ainsi artificiellement le nombre d’interventions … avant sa nomination comme consultant à la Pitié Salpêtrière. Depuis l’arrivée d’un nouveau chef de service à la tête du service de chirurgie cardiaque du CHU Henri Mondor il y a 6 mois, l’activité a considérablement augmenté et retire désormais toute pertinence à l’argument purement quantitatif avancé par l’ARS.

Par ailleurs, alors que trois des quatre services de chirurgie cardiaque de l’APHP se trouvent dans Paris intra muros, il est incompréhensible et même choquant que le service dont on décide la fermeture soit justement le seul qui se trouve en dehors de la capitale.

Comment justifier, au moment où les pouvoirs publics vantent les mérites du Grand Paris et d’une vision équilibrée de la métropole avec un nécessaire rééquilibrage en faveur de l’est parisien, que l’on ferme un service situé en banlieue qui a en charge 1,4 million de patients du Val-de-Marne et de Seine et Marne et que dans le même temps on maintienne trois services dans Paris ? Les habitants de l’est parisien ont autant de droit à une qualité de soins que ceux de la capitale.

Ce projet de fermeture est d’autant moins accepté que le Val-de-Marne, département récent, a construit une grande partie de son identité autour du secteur de la santé et de ses hôpitaux.

La disparition du service de chirurgie cardiaque d’Henri Mondor risque enfin de déstabiliser entièrement l’ensemble du pôle de cardiologie du CHU, qui contribue à la renommée mais aussi très largement à l’activité de l’ensemble du centre hospitalier. Quoi qu’en dise l’ARS, il est en effet évident que la disparition du service de chirurgie rendra moins attractif aux yeux des professeurs, étudiants et chercheurs le pôle de cardiologie de ce centre hospitalier universitaire, et que nombre de patients seront orientés par leurs médecins vers des hôpitaux disposant de tous les maillons de la filière cardiologique.

Face à l’intransigeance de l’ARS et de l’APHP qui entendent prendre cette décision de fermeture dans la précipitation, sans réelle concertation ni véritable analyse comparative des quatre pôles cardiologiques de l’APHP, nous en appelons donc solennellement, en tant que parlementaires du Val-de-Marne, à votre autorité pour annuler cette décision qui soulève dans la population une émotion considérable et un profond sentiment d’injustice.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de notre très haute considération.