mai
30
2012
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    Thiais
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50 ANS DE JUMELAGE, ÇA SE FÊTE !

Pour les Thiaisiens, le week-end de Pentecôte est traditionnellement consacré au jumelage avec notre ville consœur allemande d’Einbeck.

Cette année, le rendez-vous revêtait un caractère tout particulier puisque 2012 marque le cinquantenaire de ce jumelage. C’est donc avec un immense plaisir que j’ai pris vendredi la tête de la délégation thiaisienne, composée de Dany Beucher, Chantal Germain, Josée Durand-Delobel, Katarina Hamada, Fabrice Lardé, Guylaine Torcheux, Alain Grindel, André Martins, Didier-Jacques Dailloux, Sylvie Dona, Lauren Dell’Agnola, Cyril Charleux, Pierre Ségura, Alain Fabre, Micheline Demoucron, Claude Mangin, Jacques Hérouart et Sylvie Dedenis, pour rejoindre Einbeck où nos homologues allemands avaient préparé un programme réellement festif. Je tiens d’ailleurs à remercier ici, une fois encore, chacune et chacun pour son engagement et sa participation à la réussite de ce week-end qui a permis de rappeler les bons moments partagés ensemble.

Au programme de ce week-end : une exposition  regroupant les souvenirs des participants sur les moments forts du jumelage – Signature de la nouvelle charte – Concert donné par des élèves de l’Académie des Arts de Thiais avec l’école de musique d’Einbeck – Remise de médailles du jumelage à Norbert Chaussis (qui a longtemps été le président du Club Omnisports du Hameau des Tilleuls), Chantal Germain et Alain Motta – Remise à Dany Beucher des mains d’Ullrich Minkner de l’épingle d’argent, une récompense honorifique de la part du conseil municipal d’Einbeck – Visite de la charcuterie qui fabrique des fameuses saucisses vendues lors du Jardinier Amateur – Dépôt de gerbes au monument des anciens prisonniers de guerre – Inauguration de l’espace floral « place de Thiais » – Remise à la ville d’Einbeck de la sculpture « Rencontre » commandée par la ville de Thiais à l’artiste thiaisienne Cokio  – Réalisation d’une fresque murale par le graffeur Jérôme Fouchy…

À celles et ceux qui n’étaient pas présents, je propose de découvrir ci-dessous le discours que j’ai prononcé, et je vous donne rendez-vous ce soir au théâtre municipal de Thiais à 20h00 où le programme musical joué à Einbeck par les élèves de l’Académie des arts sera rejoué en première partie du gala de danse rythmique des classes CHAM…

 

Édito de Richard Dell’Agnola, paru dans la plaquette éditée à l’occasion des 50 ans du jumelage Thiais – Einbeck

« Chères Amies et Chers Amis de Thiais et d’Einbeck,

Nous fêtons les 50 ans de notre jumelage dont la charte officielle a été signée en 1962 à Einbeck et à Thiais en 1963.

Notre jumelage n’est certes pas unique. De très nombreuses villes françaises et allemandes se sont rapprochées à la fin des années 50 dans un grand mouvement de réconciliation. Mais il est singulier, riche d’une vraie histoire qui rassemble aujourd’hui tant d’hommes et de femmes des deux communes.

Ils se reconnaissent comme liés par cet idéal partagé et l’amitié construite entre les personnes. Des générations successives ont entretenu ces échanges et approfondi une relation sincère d’amitié et de fidélité.

L’intelligence des pionniers a été un défi aux préjugés qui, depuis des siècles, existaient entre ces deux grands peuples d’Europe.

Après le drame de la guerre, ils ont su surmonter la tentation du repli sur soi et des reproches réciproques. Ces premiers Thiaisiens et Einbeckois ont compris qu’il fallait dépasser les doutes et qu’une mission plus grande les attendait dans le sillage des autorités française et allemande qui jetaient les bases d’une coopération renforcée qui n’allait plus s’arrêter.

Nous sommes fiers de cela.

Nous avons construit quelque chose de beau, de vivant et qui se développe en permanence : ce jumelage qui donne un sens à ce que nous partageons en commun : la paix, la volonté de prospérité en Europe et d’amitié des peuples qui ont un socle commun.

Demain cette histoire va continuer avec les jeunes de nos deux villes qui multiplient les échanges scolaires, sportifs, culturels.

Les adultes le savent, il n’allait pas de soi que ce jumelage traverse le temps.

Nous sommes heureux de cette amitié et fiers de cette réussite. »

jumelage

Article paru dans le Einbecker Morgenpost du 29 mai 2012


Discours prononcé par Richard Dell’Agnola à  Einbeck

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Chers Amis d’Einbeck,

Comme toutes les belles histoires, celle du jumelage entre les villes de Thiais et d’Einbeck est le fruit du hasard.

Un hasard ou plus exactement une série de hasards qui, par la conjonction d’événements fortuits sans rapport entre eux, a abouti à la rencontre d’abord, puis à la volonté ensuite de traduire officiellement les échanges entre nos communes.

50 ans déjà !

En réalité, avant la signature de cette charte une succession de rencontres, comme je l’indiquais, a constitué un terrain favorable à ce qui devait devenir notre réussite commune.

Selon l’histoire, ce sont les Allemands qui ont fait les premiers pas puisqu’un groupe d’élèves et d’étudiants d’Einbeck réunis au sein de l’Association de la Jeunesse Européenne a souhaité traduire la volonté de la population d’après-guerre de vivre dans une Europe unifiée.

Il semble qu’à l’origine une délégation de jeunes ait été reçue à Choisy-le-Roi qui est une commune limitrophe de Thiais et malgré un accueil très amical au sein de cette commune et la découverte de notre région par ces jeunes allemands, ces rencontres n’aient pas pu se prolonger par un rapprochement officiel, cette ville cherchant plutôt un jumelage avec une ville d’Allemagne de l’Est, ce qui fut fait par la suite.

Certains de ces jeunes se seraient donc dirigés vers Thiais où des premiers contacts auraient été établis cette fois-ci de manière positive.

Nous savons aussi qu’au cours d’une réunion où participaient des Allemands de la région d’Hanovre Münden, dont des Einbeckois, et la commune de Choisy-le-Roi ont été invités à la soirée de clôture des habitants de la commune de Thiais dont le futur maire Albert GLARDON.

C’est là, selon l’histoire, qu’une volonté commune s’est dégagée et qu’un partenariat a été envisagé entre Einbeckois et Thiaisiens.

Par la suite, au cours de l’été 59 des rencontres privées eurent lieu avec des représentants de l’Association de la Jeunesse Européenne, messieurs Albert RIECHERS, DESCORCIER (Thiais) et Hans MENGE (Einbeck).

Le maire de Thiais Georges HALGOUT s’est montré intéressé et a promis de venir avec une délégation à Einbeck.

De son côté le maire d’Einbeck qui avait manifesté une même volonté envoyait une invitation officielle à la mairie de Thiais.

La première rencontre officielle date des 6 et 7 février 1960 à Einbeck entre Georges HALGOUT, maire de Thiais, accompagné d’une délégation française composée d’André BARON, secrétaire général du CCAT, Mrs DESCORCIER et GLARDON et Madame le maire Augusta JUNEMANN et le direceur de la Ville Monsieur Heinrich KEIM.

De cette date la rencontre avec diverses associations de la jeunesse et des sports a permis des échanges dès le mois de mai 1960.

Ce sont les premiers fondements du jumelage.

La charte du jumelage fut signée le 23 juin 1962 à l’Hôtel de Ville d’Einbeck par les deux maires, Albert GLARDON et Wilhelm DÖRGE, maire d’Einbeck et en présence de nombreux représentants de Thiais et d’Einbeck et, notamment le directeur de la ville d’Einbeck Monsieur Heinrich KEIM et l’année suivante, en 1963, à Thiais.

50 ans ont passé

Notre jumelage n’est certes pas unique. De très nombreuses villes françaises et allemandes se sont rapprochées à la fin des années 50 dans un grand mouvement de réconciliation. Mais il est singulier, riche d’une vraie histoire qui rassemble aujourd’hui tant d’hommes et de femmes des deux communes.

Ils se reconnaissent comme liés par cet idéal partagé et l’amitié construite entre les personnes. Des générations successives ont entretenu ces échanges et approfondi une relation sincère d’amitié et de fidélité.

L’intelligence des pionniers a été un défi aux préjugés qui, depuis des siècles, existaient entre ces deux grands peuples d’Europe.

Après le drame de la guerre, ils ont su surmonter la tentation du repli sur soi et des reproches réciproques. Ces premiers Thiaisiens et Einbeckois ont compris qu’il fallait dépasser les doutes et qu’une mission plus grande les attendait dans le sillage des autorités française et allemande qui jetaient les bases d’une coopération renforcée qui n’allait plus s’arrêter.

Nous sommes fiers de cela.

Nous avons construit quelque chose de beau, de vivant et qui se développe en permanence : ce jumelage qui donne un sens à ce que nous partageons en commun : la paix, la volonté de prospérité en Europe et d’amitié des peuples qui ont un socle commun.

Demain cette histoire va continuer avec les jeunes de nos deux villes qui multiplient les échanges scolaires, sportifs, culturels.

Les adultes le savent, il n’allait pas de soi que ce jumelage traverse le temps.

Nous sommes heureux de cette amitié et fiers de cette réussite.

L’amitié du jumelage n’est pas un concept purement intellectuel, elle n’est pas seulement, non plus, l’expression d’une volonté politique mûrement réfléchie qui repose sur la raison et l’intérêt bien compris du rapprochement des peuples.

C’est une amitié qui raconte notre histoire, celle des hommes et des femmes de nos deux villes qui se sont engagés dans cette belle aventure. Cette amitié s’incarne dans des visages connus et familiers. Cette amitié s’appuie sur des souvenirs, des moments heureux, drôles quelquefois ou au contraire sur le partage d’évènements de la vie comme de voir s’éloigner puis disparaître des amis qui ont été les témoins et les acteurs de cette longue histoire.

Années après années, comme les écorces de l’arbre qui grandit, comme les sédiments qui se déposent sur la terre pour l’enrichir, notre amitié a pris de l’épaisseur et est devenue fertile.

Ce sont des fils qui se croisent, s’entrecroisent et forment une corde solide nouée par le temps.

Je peux en témoigner, moi qui ai parcouru plus de la moitié de ces 50 ans de relations singulières, étonnantes, exemplaires.

Des étapes importantes ont donné lieu à des manifestations qui ont célébré avec éclat notre jumelage.

Ce fut la fête du 10ème anniversaire. Puis en 1982 pour le 20ème anniversaire et puis en 1987 le 25ème anniversaire. Ce sont des moments forts, inoubliables pour les participants.

Je me souviens particulièrement aussi du 750ème anniversaire de la ville d’Einbeck qui restera dans toutes les mémoires.

Nos rencontres annuelles se sont intensifiées : le carnaval de Thiais, la fête du Jardinier Amateur, la fête de la Chouette, autant d’occasions de célébrer notre amitié.

Je tiens à remercier les maires Wilhelm DÖRGE, signataire de la charte qui a occupé ces fonctions de nombreuses années avec la confiance des habitants d’Einbeck et qui est un ami connaissant bien la France qui a accompagné mes premiers pas dans le jumelage quand j’ai moi-même été élu maire.

Le docteur VOGES qui a laissé une trace dans la mémoire des Thiaisiens puisque parlant parfaitement notre langue française.

Martin WEHNER qui a succédé à Monsieur DÖRGE et qui a continué cette volonté d’amitié entre nos villes.

Je voudrais également remercier les directeurs successifs de la ville d’Einbeck, Georg LAMPE et Bernd RÖLL.

Je tiens également à rendre hommage à Messieurs Jean NECTOUX, Emile SEGUR qui nous ont quitté, mais aussi à Messieurs Claude MANGIN, Guy CROZZOLI, Jacques HEROUARD et Madame Micheline DEMOUCRON…

Et je tiens à dire combien Ulrich MINKNER, le maire d’Einbeck, a, avec enthousiasme, repris la suite et a su renforcer notre amitié. Qu’il sache que sa spontanéité, son naturel et son ouverture aux autres sont très appréciés dans notre commune. Il est très attaché au jumelage.

Un mariage qui dure 50 ans, à notre époque, est un évènement qu’il faut saluer, fêter et faire durer.

Comme une famille, les pionniers que je salue ici, ont créé une descendance. C’est maintenant un véritable arbre généalogique qui peut être dessiné. Toutes les branches portent des fruits. Ces branches sont les multiples activités scolaires, culturelles, sportives et sociales qui se sont développées au fil du temps et se sont les Thiaisiens et les Einbeckois qui ont écrit ce beau livre d’amitié.

Bien souvent les enfants ont mis leurs pas dans les pas de leurs parents. Il y a même eu des mariages…

Cette histoire personne ne pourra l’effacer. Elle nous appartient. Cette histoire nous dépasse aussi et, après nous, d’autres la feront vivre.

Dans cette longue marche de l’Europe qui se construit pas à pas, briques après briques, un mouvement est lancé qui ne s’arrêtera plus.

Nous savons aujourd’hui, plus que jamais, que nos destins sont liés.

Après la recherche de la paix qui a été le premier réflexe intelligent des peuples de nos pays qui s’étaient tellement combattus.

Après bien de difficultés, de tâtonnements, d’ajustements, traités après traités, l’Europe s’est dotée d’outils et d’institutions communes, et même d’une monnaie commune.

Après les crises, qui ne sont pas finies, notre avenir, face au reste du monde, est d’être ensemble, forts et déterminés.

Après 50 ans, nous savons que l’avenir nous appartient et qu’il peut être une espérance pour nos enfants.